Canyon enSuisse
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Meisi bach
HISTORIQUE :
Mai 2006 : Flo, Michel, Tristan, Dom et moi-même partons en direction de Lucerne, en Suisse et à 1h30 de la maison, dans le but de parcourir l’un des canyons de la région. Le désormais incontournable outil qu’est internet m’a permis de trouver quelques renseignements et topos très alléchantes. Mais une fois sur place, il faut se rendre à l’évidence ! Ces canyons sont impraticables en cette saison. Ce sont des mètres cubes qui se fracassent entre les parois parfois vertigineuses, parfois plus intimes…Et il continue de pleuvoir…Allons discuter à la taverne nom de diou…Michel et Tristan nous quittent, et rentrent chez eux (ils n’avaient que la perm du samedi), pendant que très laborieusement, nous cherchons une aire de bivouac.. Y’a donc des maisons partout dans ce pays ? Une route, une maison… Une piste, une maison… Un chemin alors, ben, une maison… Le lendemain, nous décidons de balader dans la région, et rapidement, traversons une petite rivière sur un petit pont.Le cœur commence à s’affoler. Ca ressemble fort à un canyon ! D’ici, on aperçoit quelques cascades et un beau toboggan. Nous remontons un peu le long du ruisseau pour constater qu’il y a quelques amarrages en place. De vieux amarrages, juste mono point, mais qu’importe, il faut y aller.Comme nous n’avons ni carte, ni matériel d’équipement, nous partons au feeling…En voiture, nous continuons de monter pour stopper quelques kilomètres plus loin, dans une épingle qui se rapproche un peu du vallon. Ensuite, nous partons à flanc de colline, en essayant de rester à la même hauteur, en direction de la rivière. Une falaise nous barre le passage, qu’importe ! Un arbre, une corde, et nous descendons de 25 mètres… Encore une falaise ?! Et alors ??? Un arbre, une corde et 25 mètres de descente… Bon c’est certain, nous aurons du mal à rebrousser chemin. C’est ce qui me plait le plus dans les premières canyons, mais bon, ça, je ne le sais pas encore…Alors, nous arrivons au bord du ruisseau, au sommet d’une grande cascade, et au pied d’une autre. Nous ne sommes vraisemblablement pas au début de la course…Aller, allons-y ! Mais où sont les amarrages ? Une recherche rapide et c’est l’évidence… il n’y en a pas !Cet arbre fera donc l’affaire ! Et d’arbre en arbre, nous déroulons nos cordes, jusqu'à trouver une plaquette… nous sommes à 50 mètres de la fin, juste là où nous avions pu remonter tout à l’heure !Flo, Dom et moi, le sourire débordant, nous regardons plein d’émotions. Il semblerait que nous ayons fait de la première aujourd’hui !
17 juin 2007 :Nos différents emplois du temps ne nous ont pas permis de revenir avant, mais nous y voilà ! Cette fois nous sommes armés. Perfo, goujons, relais, sangles et même des néophytes sont de la partie. Ce n’est pas la première fois que certains découvrent l’activité lors d’une première, mais c’est toujours un peu étrange quand même….Plus de 500 mètres nous séparent de la voiture navette, 300 de notre précédent point de départ…Qu’allons-nous découvrir ??? Dans tous les cas, c’est l’euphorie !
DESCRIPTION :
Sous le regard incrédule d’un randonneur, nous enfilons nos néoprènes, et traversons dans les buses, la piste qui nous a permis de rejoindre le point de départ.Le ruisseau traverse quelques pâturages, et rapidement il prend de l’intérêt. Quelques glissades, quelques désescalades, et nous voici en haut de la première vraie verticale !Le perfo gronde déjà. Le 1er relais est posé ! Une jolie descente de 10 mètres, dans une belle goulotte, point d’entrée de la zone profonde et sans retour. Pas le temps de ranger la corde ! Un deuxième rappel est déjà là, un peu plus haut. 2 amarrages et hop, 15 mètres plus bas ! Juste le temps de faire quelques photos, mais faut pas traîner si on veut pas sortir de nuit ! Les parois se resserrent et zouu, une glissade plus bas, c’est l’étonnement ! Le ciel bleu est là, en haut, mais aussi en dessous de nous. Nous sommes au départ d’un beau cirque. Mais il est impossible de s’approcher, Y aurait-il 10 mètres… peut-être 100 !Alors j’effectue un rappel à l’horizontale, et scrute… trouve un lieu pour poser le relais (c’est pas très pratique de venir ici, mais au moins, ça ne frottera pas !) A bout de bras, je mets en place les goujons, un étrier et hop, déjà 25 mètres plus bas. Encore une belle main-courante, et encore une descente de 17 mètres. Nous sommes tous en bas du cirque, au départ d’un immense chaos de blocs, parfois plus gros qu’une maison. C’est sûr, c’est pas la partie la plus intéressante, mais ça fait partie du jeu…. Une descente de 12 mètres et nous continuons notre progression chaotique.Le vide refait surface. De grandes dalles fortement inclinées, larges et profondes, dominant la vallée.Une première descente de 35 mètres, une deuxième de 50… Quelle descente !Nous pouvons contourner par une désescalade rive droite la cascade de 10 mètres qui y fait suite et enfin, nous voici au départ de la partie reconnue l’année précédente. Il y a beaucoup moins d’eau cette année, et nous allons en profiter pour équiper cette partie correctement, au fil de l’eau.La première descente est superbe, quelques goulottes se rejoignent pour former un seul drain quelques dizaines de mètres plus bas, formant une jolie gerbe difficile à éviter. Le sol devient un peu plus glissant. Gare à la gamelle… Nous descendons par un rappel de 15 mètres une zone où nous avions eu un peu de difficulté à notre précédente incursion, zone glissante, sans arbre, avec un beau tronc à l’arrivée…Lui fait suite une nouvelle descente de 35 mètres, sur la même recette gagnante, pan incliné suivie d’une partie verticale. Qu’est-ce qu’on est bien dans l’eau…`Une petite désescalade, et le barrage de tronc qui nous avait permis d’y accrocher notre corde. Je descends, je remonte. Aller, j’essaie sans corde ! Boum bim bam, ça passe ! Un toboggan comme je les aime tant. Pas certain que les autres apprécient, mais comme y’a la corde…L’étranglement se termine par un nouveau barrage de troncs d’arbres, en haut d’une verticale de 4 mètres. C’est là que Dom s’était coincée les doigts, alors je vais placer le relais assez loin pour pas que ça ce reproduise ! Il faut faire un peu attention ici, on dirait qu’on peut sauter, c’est d’ailleurs pas très haut, mais y’a pas beaucoup d’eau en bas, et y’a un tronc…Le toboggan du canyon est là. Une magnifique goulotte, à fond la caisse. À peine les fesses posées, qu’elles sont déjà dans la marmite ! Du haut du rappel suivant, nous voyons la petite route où nous avons laissé notre navette. Plus qu’une descente de 18 mètres, et nous sommes arrivés. Y’a plus qu’à remonter rive gauche pour rejoindre le pont en 45 secondes…À l’avis général, nous reviendrons régulièrement dans ce canyon.
SITUATION :
Le canyon de Meisi se trouve sur le versant nord du Pilatus, la montagne dominant Lucerne. Il est situé sur la commune d’Alpnach, et est un affluent rive gauche du Chli Schliere
Pour y accéder, il faut longer le lac de Lucerne, et se diriger après un tunnel, vers Alpnach. A l’entrée d’Alpnach, prendre à droite, juste avant le pont qui franchit le Chli Schiere, longer un peu celui-ci, rive gauche, puis franchir les dernières maisons du village et rester sur la route principale, en direction de Lutoldsmatt.La route traverse d’abord quelques prairies, et en trois lacets, rejoint la lisière de la forêt. Peu de temps après, dans un virage sur la gauche, la route franchit le Meisi par un petit pont. Un petit parking se trouve à gauche, juste après le pont.Amont :Poursuivre la route jusqu’à son terminus autorisé, juste après Lutoldsmatt (ferme), et dans l’épingle suivante, se trouve le départ d’une piste interdite à la circulation, grand parking, et départ des randonnées du coin. Se garer.Continuer sur la piste pendant 25 minutes, jusqu’à rejoindre le lit du ruisseau, et descendre dans celui-ci sur la gauche. C’est ensoleillé et il suffira ensuite de passer dans les buses pour commencer le parcours.
FICHE TECHNIQUE :
Temps d’approche :25 minutes.
Temps retour : 45 secondes.
Navette : 3 kilomètres.
Matériel : 2 X 50 mètres, pochette à spitter, quelques sangles
Equipement : La quasi totalité du canyon est équipée de goujons de 10, relais chaînes et quelques doubles points non reliés. 2 ou 3 amarrages naturels sur le parcours.
Caractère : Pas de nage mais des rappels arrosés, voire copieusement.
Engagement : Hormis entre la C10 et la C17, il semble possible de s’échapper rive gauche. Une échappatoire confort se situe avant la deuxième partie, en haut de la cascade de 40 mètres, ce qui pourrait aussi rendre l’accès possible pour ne descendre que la seconde partie.
Période : De mai à septembre, attention quand même au débit, qui peut-être conséquent en début de saison. Il doit être difficile d’atteindre le relais de la C25 en hautes eaux. C’est un des rares canyons envisageable en début de saison dans cette région.
Les participants pour cette découverte étaient :Florian, Dom, Olivier en 2006 puis équipe complétée par Marc, Roland et Tristan, version 2007.Groupe Spéléo d’Alsace. http://groupespeleoalsace.free.fr/