Spéléologie dans les Windgallen
La Méga-perte
Coordonnés :X : 46°47’29.74’’NY : 8°45’36.19’’EZ : 1995 m.
Description :
La Méga-perte, c’est déjà un réseau ! Avec plusieurs branches, deux orientations principales (l’actif et le fossile), mais aussi une multitude d’affluents, parfois importants, parfois secondaires, mais qui font toujours l’objet de nouvelles découvertes.Cette description, la première depuis notre reprise de la cavité, essaiera d’être le plus complète possible, bien que l’ensemble du gouffre comporte encore quelques points d’interrogations.
Nous sommes donc dans le porche d’entrée. Au bout d’une quinzaine de mètres, cette large galerie de 7 mètres pour 3 à 4 mètres de hauteur, laisse la place à un magnifique méandre taillé par la fonte des glaciers, dans un calcaire gris ponctué de lignes blanches de cristallisation. Un petit filet d’eau est toujours présent dans cette partie de la cavité, et après un élargissement, ce ruisselet se perd lorsqu’il est à l’étiage, dans une fissure impénétrable. 3 mètres plus loin, s’ouvre un puits de 4 mètres qui annonce la séparation de deux branches, l’actif vers le bas, et le fossile en face.Le réseau actif :Nous descendons donc le P4 pour atteindre le départ d’un petit méandre qui se transforme rapidement en laminoir. L’eau perdue au-dessus éclabousse le passage, avant de se jeter dans le puits du lac, d’une hauteur de 16 mètres.Juste avant celui-ci, se trouve une petite galerie en inter-strates remontant vers la surface et butant sur plusieurs trémies de blocs de granite.Pour équiper le puits du lac, il faut traverser sur la gauche pour rejoindre le départ d’un méandre qu’il ne faut pas prendre, mais descendre en face, à peu près au sec.Le méandre de gauche, un amont, peut-être suivi sur une quarantaine de mètres, avant de croiser le chemin d’un nouvel actif. Celui-ci se jette dans un beau puits de 20 mètres de profondeur avant de disparaître dans un siphon alluvionnaire.Au bas du puits du lac, il faut traverser sous la cascade pour rejoindre une série de ressauts, puits, creusés à la faveur d’un inter-strate, puis chercher les amarrages rive droite afin de descendre le dernier grand jet à peu près au sec. La suite n’est pas encore correctement équipée, et les ressauts s’enchaînent avant de trouver un petit carrefour.On préfère délaisser l’actif pour emprunter une courte galerie sur la gauche afin de rejoindre celui-ci derrière ce passage bas.Nous ne connaissons pas la suite de ce réseau, du moins le ressaut de 3 mètres qui nous sépare du puits Pascale que nous avons retrouvé par un autre itinéraire.Revenons donc à notre P4, le départ de l’actif…Il faut traverser ce puits pour rejoindre une galerie déclive en forme de méandre. Rapidement, nous arrivons au puits du Marbre, aux superbes motifs. D’une hauteur de 12 mètres, il nous permet de prendre pied dans un imposant méandre de 20 mètres de haut pour 1,5 de largeur en moyenne. Contrairement aux premières impressions, la Méga-perte ne constitue pas l’extrême amont de celui-ci, ce méandre provient en fait d’une autre entrée, le gouffre du Chamois.Au bas de l’éboulis, nous prenons le large méandre rapidement encombré d’une grosse trémie qu’il faut escalader sur 3 mètres pour en atteindre le sommet, et par une descente sur corde de 7 mètres, rejoindre le bas de celui-ci. Un petit ressaut équipé rejoint un pan incliné débouchant sur un puits de 8 mètres aux respectables dimensions.C’est encore un ressaut qui précède le dernier puits sec. D’une hauteur de 8 mètres, il nous amène devant l’ex « Faille-ite », agrandie depuis. Après ce passage, nous voici au sommet d’un puits de 20m, qui précède les passages les plus délicats de la cavité.Au sommet du puits de 20, débute le réseau « de la relève ». Il faut donc traverser celui-ci pour emprunter une conduite forcée qui se divise rapidement en deux branches. Celle de gauche conduit au bout de 20m au pied d’un puits (à droite) qu’il faut escalader pour se retrouver là encore au pied d’une belle verticale, d’environ 20 mètres mais où l’on ne distingue pas de suite. En paroi de droite, escalader 5 mètres pour trouver le départ d’une galerie se transformant rapidement en faille étroite, au fond de laquelle circule une rivière ? Nous ne l’avons pas rejoint, pensant retrouver celle-ci par la branche de droite. La topographie nous le fera regretter.La branche de droite, quand-à elle, bute sur un ressaut de 3 mètres qu’il faut escalader avant de trouver une large faille de laquelle sourd deux cascades, se rejoignant avant de disparaître en contrebas. Continuons notre remontée… Il faut escalader une nouvelle fois sur 4 mètres pour suivre enfin cette petite rivière moins tourmentée. Après un passage à quatre pates, nous arrivons au bas d’une jolie salle, en fait le pied d’un vaste puits, que nous traversons pour rejoindre notre galerie toujours plus vers l’amont.Quelques dizaines de mètres plus loin, s’élève le puits du Marteau… En continuant dans la galerie principale, nous pouvons poursuivre notre balade jusqu’à un nouveau carrefour. A gauche, la rivière sort d’une faille étroite et infranchissable, tandis que sur la droite, une série de petites escalades amène à nouveau à diverses trémies infranchissables.Le puits du marteau, quant à lui, accuse une hauteur de 11 mètres. La cascade s’y déversant provient d’un méandre aisément parcouru qui après une petite chute de 2 mètres nous emmène au pied de l’escalade suivante. Celle-ci, très arrosée à sa base, nous permet de nous élever de 9 mètres. Un court méandre, et nous voici une nouvelle fois au pied d’un puits de 9 mètres, très arrosé. L’eau semble sortir d’un passage étroit, et les conditions plus qu’humide ne nous ont pas donné la motivation d’en tenter l’escalade (uniquement en artif) !Revenons la où la rivière disparaissait, dans une faille « en contrebas » (voir plus haut).Juste avant, sur la droite, se trouve une petite galerie, puis une faille qu’il faut descendre pour rejoindre le cours d’eau. Rapidement, le plafond s’abaisse, et il devient difficile de ne pas se tremper pour le franchir. Derrière, un ressaut de 2 mètres, puis un brusque virage à angle droit, sur la gauche donne un peu d’élan à cette rivière avant de se jeter dans un puits de 10 mètres. Le départ n’étant pas très large, il y est impossible d’éviter la cascade et la remontée est très délicate. En bas de ce puits, on quitte l’actif pendant un court instant pour descendre un nouveau puits. D’une hauteur de 30 mètres, il ne faut en descendre que les 15 premiers mètres afin de rejoindre le début de la vire de la « Trombe à eau ». Nous voici donc de retour dans le réseau principal.
Au pied du P20, remonter à droite sur 3 mètres pour trouver le départ d’une vire. 15 mètres plus loin, il faut d’abord contourner le puits de la Trombe à eau, pour trouver les spits de départ. Descendre ensuite de 5 mètres, puis penduler pour atteindre un nouveau fractionnement, au niveau d’une petite margelle. Traverser ensuite à l’aide de la petite tyrolienne pour rejoindre un passage plus resserrer. Derrière celui-ci, chercher les amarrages en plafond, et descendre de 5 mètres en restant sur la banquette argileuse rive droite. Un nouveau fractionnement, et nous pouvons enfin descendre au bas du puits d’une hauteur de 20 mètres. Remonter à nouveau rive droite, pour chercher l’équipement qui est au sec. Une nouvelle descente, d’environ 15 mètres, conduit à un large palier. Devant nous, la rivière poursuit sa folle course verticale. Il faut rester rive droite, ne pas descendre, et chercher derrière l’écaille, le départ d’une petite galerie (main-courante). 10 mètres plus loin, elle débouche sur un nouveau carrefour, que nous appellerons carrefour du shunt…Délaissons pour l’instant notre galerie méandre de droite, pour passer au-dessus d’un énorme bloc sur la gauche, avant de trouver l’équipement d’un puits (le puits « ouf ») de 12 mètres.Celui-ci nous conduit à un nouveau carrefour. Vers l’aval, la galerie rejoint les cascades que nous venons de quitter, à droite, nous pouvons remonter la galerie faille sur plus de cent mètres. Celle-ci bute sur un passage trop étroit et envahi par les eaux provenant du gouffre du Hollandais. 20 mètres avant le terminus, se dresse un magnifique puits, marbré, et d’un diamètre de 4 mètres (le puits des « acro-bats »). Celui-ci débouche après une escalade de 21 mètres dans un ensemble de galeries et de gours remontant fortement avant de déboucher sur un nouveau croisement. A gauche, il est possible de poursuivre cette ascension en franchissant quelques ressauts avant que ne ce propose deux choix.A gauche, un petit passage plus étroit débouche dans une salle aux dimensions respectables, sur le sol de laquelle s’élève un grand éboulis. En le remontant, nous nous trouvons au pied d’un ensemble de cheminées dont deux d’entre elle ont été remontées (celles devant nous). Sur la droite, deux petites escalades (5 et 5 mètres, et nous voici à la base d’un puits imposant de plus de 20 mètres de hauteur (non remonté).Le deuxième choix : à droite. Nous arrivons très vite sur une conduite forcée, très ventée ! Après un angle droit, celle-ci débouche sur un à pic de 25 mètres, le puits « oukiva ». En fait, celui-ci se trouve être le puits « Pascale », du réseau actif ! Nous avons effectué là une jonction entre l’actif et le fossile. En poursuivant par l’actif, les conditions ne nous ont pas permis de poursuivre au-delà d’un ressaut de 6 mètres, mais avons constater une absence totale de courant d’air.Revenons maintenant plus en arrière, juste après avoir quitté l’actif de la « Trombe à eau », nous avions pris sur la gauche par dessus le gros bloc (carrefour du shunt). Poursuivre cette fois-ci par le méandre de droite, descendre au fond de celui-ci, puis remonter le petit actif. Nous franchissons un premier ressaut de 5 mètres avant de poursuivre par une escalade de 15 mètres. Au sommet de celle-ci, un boyau sur la gauche, permet d’établir une jonction avec la galerie se situant en haut de l’escalade des « Acro-bats ». Avant ce boyau, il est possible de poursuivre la remontée par un ensemble de petites escalades dans une faille assez large. Mais en haut… ça pince.Nous avons fait le tour des galeries de cet étage !En bas du puits « ouf », prenons cette fois-ci vers l’aval pour rejoindre la rivière…Rapidement, nous nous trouvons face au P68 ! Il faut monter sur la gauche pour en trouver les premiers amarrages, puis descendre toujours rive droite, le plus possible au fond de la faille, afin d’éviter le gros des flots ! De fractionnement en fractionnement, nous arrivons devant un magnifique passage, calcaire gris veiné de blanc, où se trouve les derniers spit. On voit bien l’affluent en provenance du Hollandais qui vient grossir les eaux au bas de ce puits. 6 mètres avant le fond, chercher une toute petite arche naturelle pour amarrer la corde.Ca y est, nous sommes au bas du P68 ! Les choses se compliquent encore alors qu’il faut traverser sous cette importante chute d’eau qui s’étale sur plus de 8 mètres de longueur.Attention, il ne faut pas non plus courir, puisque ce cache vers le début un ressaut de 1,5 mètre. Une fois traversé cette faille très arrosé, nous sommes là devant l’ancien fond, par – 230m. Mais le cours d’eau poursuit son chemin en suivant le fort pendage (très glissant). Au bout d’une trentaine de mètres, se présente un passage étroit où l’eau s’engouffre. Derrière, c’est un peu profond, puis ça ce rétrécie à nouveau, pas de courant d’air, et terminus pour ce coin ci.Il faut retourner vers la base du P68, et chercher un peu avant, un passage en hauteur, pour passer au-dessus d’un bloc coincé, à quatre pates. Dès que l’on peut se relever, grimper à la faveur de la strate pour passer au-dessus du bloc suivant. Voici la suite devant nous. Nous pouvons poursuivre par une immense faille, très haute mais parfois peu large bien que jamais étroite. A cent mètres de là, celle-ci nous amène à un bel élargissement, avec un gour au sol. La faille et le courant d’air poursuivent leur chemin droit devant nMais sur notre gauche, ce trouve une première lucarne précédent un ressaut de 3 mètres, suivi de 2 autres lucarne au sommet d’un vaste puits de 17 mètres. Le bas de ce puits semble être une voie sans issue, mais 10 mètres au-dessus de nos têtes, une galerie traverse celui-ci comme les montagne RussesEn cette fin du mois d’août 2012, il s’agit là de notre terminus !